59E CONGRES – EXTRAIT DU DISCOURS DE GUY GEOFFROY, PRÉSIDENT DE L’AMF77
Comme notre ami Franck Riester est parti, on nous avait prévenu qu’il ne pouvait pas rester plus longtemps, mon propos sera de conclure à la place qui est la mienne ce congrès.
Monsieur le préfet, chers amis, ce congrès nous en avions besoin et nous en avions envie, il nous a fait du bien. Je voulais dire à Nicolas Vanier tout le bonheur que nous avons eu à l’avoir auprès de nous aujourd’hui.
Le ministre évoquait la loi 3DS et à certains moments on a même parlé d’un 4ème D. Le premier D celui de la décentralisation. Elle ne se décrète pas, elle se fait. L’a-t-on véritablement faite la question se pose quand on voit ce qu’est devenu la réalité. Une décentralisation sans moyens financiers pour les collectivités qui sont en charge de compétences que l’état leur a déléguées, est-ce une véritable décentralisation ? La question est posée.
Moi qui ai l’honneur et la charge de représenter l’AMF dans toutes les rencontres avec les parlementaires sénateurs et députés pour justement préparer entre autres les débats sur cette fameuse loi 3DS, j’ai eu le sentiment très mitigé d’une écoute certes mais d’une intention d’en tenir compte qui était beaucoup plus aléatoire. La décentralisation oui à la seule condition de donner les moyens d’exercer les compétences transférées…
On ne peut pas parler de décentralisation quand on continue malheureusement à pondre au niveau national des textes qui ont comme caractéristique d’être des textes surtout descendants et qui arrivés au niveau où ils sont descendus, laissent peu de place à l’imagination locale et à la mise en œuvre concrète, d’où le deuxième D, le D de déconcentration. J’ai toujours été partisan que c’est la seule possibilité pour une République de voir un travail de concert entre l’état au niveau de la France décentralisée et ceux qui sont les acteurs locaux de la décentralisation.
Or et notre préfet qui est ici, tout comme ses prédécesseurs, ne sont responsables du fait que on l’a vue dans cette crise sanitaire, la marge de manœuvre que les représentants de l’état dans les territoires possèdent pour mettre en œuvre les décisions qui sont prises en haut lieu, est très étroite, trop étroite.
Les représentants de l’état sur les départements doivent bénéficier de la part des pouvoirs publics de la même confiance que celle que nous exigeons à partir du moment où au nom de la décentralisation, on nous confie des responsabilités.
Pour nous la confiance c’est les moyens d’agir pour l’état déconcentré, c’est la capacité à agir la capacité à faire du 3ème D de différenciation plus qu’un mot. Comme vous nous avez dit cher Nicolas Vanier « si on arrêtait de parler pour agir ça serait pas mal ».
J’ai également représenté l’AMF au Conseil d’état sur l’évaluation que le Premier ministre Édouard Philippe avait demandé au Conseil d’état de mener sur les expérimentations telles qu’elles découlaient des articles 34-1 et 72 de la Constitution. Le constat a été accablant très clair, l’expérimentation c’est une chose, sans évaluation ça ne veut rien dire. L’expérimentation qui ne s’élargit pas à la possibilité de différencier sur le terrain l’application d’une même loi pour qu’elle soit effectivement compatible avec les réalités locales est vouée à l’échec.
C’est l’enjeu dont parlait tout à l’heure le ministre Franck Riester ! Il nous a adressé la balle et nous l’avons saisie. Nous sommes prêts ensemble à notre place ici en Seine-et-Marne, à vivre une vraie décentralisation et déconcentration, qui donnent à l’état localement la capacité à agir aux côtés des élus pour que les politiques publiques soient plus efficaces, et avec la différenciation qui est le seul moyen de faire en sorte que les réalités locales soient prises en compte.
Tout ça pour ne pas en arriver au 4ème D qui a été supprimé plus ou moins du projet parce qu’on avait commencé à dire que ce 4ème D risquait de se décliner en déception. Les 3 premiers D doivent être une réussite sinon le 4e D s’invitera à la table des débats entre les acteurs locaux que nous sommes et les décideurs de l’état.
Je crois que là nous pouvons avoir de l’espérance du volontarisme peut être grâce aux relations qui sont les nôtres Monsieur le préfet. Avec vous, j’ai apprécié l’écoute et la disponibilité d’esprit lorsque j’ai eu à vous rencontrer et avec l’ensemble de vos services avec lesquels nous travaillons.
Vous savez les élus locaux, c’est très simple, ils s’y sont collés parce qu’ils adorent ça ! Ils continuent à s’y coller même quand les choses sont compliquées, parce qu’ils continuent à adorer ça, parce que nous sommes faits pour ça, nous sommes faits pour servir autrui, nous sommes, et tout le monde le sait, totalement désintéressée ou plutôt totalement intéressés par une seule cause, celle du bien commun.
Pour achever mon propos je voudrais remercier tous les contributeurs qui participent à la réussite de ce 59e congrès, notamment nos partenaires que nous respectons pour leur qualité pour leur écoute et pour leurs compétences.
C’est un triptyque, le triptyque est un succès à partir de l’espérance, premier mot du triptyque, la confiance, 2e mot et la responsabilité, 3e terme. Nous sommes aux côtés de tous nos partenaires et nous sommes délibérément désireux auprès de l’état, non pas que la crise sanitaire se poursuive, mais que tout ce qui est apparu comme étant désormais incontestable et incontournable du fait de la crise, continue et s’amplifie après la crise.
Nous avons établi des relations de confiance au-delà des difficultés que décrivait Franck RIESTER. Nous sommes parvenus à avancer ensemble et notre contribution a été essentielle à vos côtés en tant que représentants de nos concitoyens, mais également en tant que représentant de l’état dans nos communes. Il faut donc cultiver la confiance, fondée sur le respect mutuel et nous y sommes prêts et nous ferons tout pour cultiver cette confiance.
Il faut que cette confiance ne s’appuie pas sur des propos ou des projets béats. Il faut que ce soit dans une optique qui est celle de la profonde responsabilité qui est la nôtre. Jamais nos responsabilités en tant qu’élus locaux pour le devenir de la République n’ont été aussi importantes et nous sommes déterminés et prêts à les assumer.
Espérance, Confiance, responsabilité, mesdames et messieurs à l’issue de ce congrès je voudrais reprendre cette formule qui est tout sauf éculée que reprenait tout à l’heure Nicolas Vanier : je suis délibérément dans le verre à moitié plein que l’on peut remplir encore et non pas dans le verre à moitié vide que puisqu’on ne ferait rien, on le verrait se vider totalement.
Merci à toutes et à tous de ce formidable congrès, merci de la confiance que mes collègues maires et présidents d’EPCI témoignent à l’égard de ceux qui au bureau à mes côtés, au comité directeur à nos côtés s’y sont collés. Avec le volontarisme qui est le nôtre et avec la confiance, le respect et le désir de demain que nous voulons construire ensemble, on va s’en sortir.
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