MUTUALISER LES ACTIONS ET LES MOYENS
Perspectives de longues balades en forêt, de journées dans le jardin, le printemps amène aussi un fléau aux graves conséquences. Les chenilles processionnaires, dont l’aire de répartition d’abord concentrée sur le Sud de la France ne cesse de s’étendre, envahissent progressivement la Seine-et-Marne.
LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Comme toutes les chenilles, la chenille processionnaire est un stade larvaire d’un papillon. Il existe 2 espèces de chenilles processionnaires, qui se nourrissent de deux espèces d’arbres différentes : La chenille du Pin et La chenille du Chêne.COMMENT LUTTER CONTRE CE FLÉAU?
Il existe actuellement une palette de méthodes pour contrer une infestation de chenilles processionnaires: des méthodes curatives et des méthodes préventivesMÉTHODES CURATIVES
La méthode la plus évidente, consiste tout simplement à détruire manuellement les nids, et à incinérer (sous réserve d’autorisation de brûlage) les chenilles récoltées. Ceci n’est possible que pour des petites surfaces et pour des arbres ne dépassant pas les 3 ou 4 mètres de hauteur. Un équipement de protection est indispensable pour se protéger.
Méthode classique pour les grandes surfaces, l’épandage de Bt était utilisé depuis plus de cinquante ans. Mais, suite au Grenelle de l’Environnement, il est désormais interdit d’épandre le Bt par hélicoptère ou ULM, sauf dérogation préfectorale.
L’art de la séduction est une arme très efficace contre les papillons. En effet, grâce à des pièges diffusant des phéromones de synthèse imitant celle des femelles, on peut attirer et éliminer une part importante des mâles d’un terrain donné. Enfin, le moment de la procession est idéal pour capturer toutes les chenilles d’un arbre. Il suffit d’y installer un piège: une collerette entourant le tronc de l’arbre, percé d’un trou débouchant dans un sac plastique. Ces éco-pièges sont particulièrement recommandés pour les particuliers qui voient leur jardin infesté.
MÉTHODES PRÉVENTIVES
Les chercheurs de l’Inra tentent d’utiliser d’autres espèces végétales ou animales pour minimiser l’impact de la processionnaire.
L’une de ces méthodes consiste à poser, en ville ou en forêt, des nichoirs à mésanges. Ces oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une grande quantité de chenilles, prélevées directement dans l’abri de soie.
LE RÔLE DU MAIRE
En matière de prévention, la lutte environnementale contre la prolifération des colonies de chenilles urticantes incombe au maire pour les zones publiques infestées sur sa commune (Code Général des Collectivités Territoriales, articles L 2212-1 et suivants) et au particulier pour ce qui concerne les parcelles privées. L’arrêté préfectoral n°12/PCAD/31, portant obligation d’élaborer et de mettre en oeuvre un plan de gestion aux fins de régulation des populations de chenilles processionnaires du chêne et du pin a été pris en ce sens.Concrètement les choses sont plus compliquées dans la mesure où les chenilles ne s’arrêtent pas aux portes de la commune. En Seine-et-Marne, plus de 300 communes sont touchées plus particulièrement au Sud et à l’Ouest avec de vastes espaces boisés difficiles à traiter.
Depuis neuf ans déjà, Yannick GUILLO, maire de Saint-Ouen-en-Brie s’investit sur ce dossier qui peine à trouver une issue positive: difficultés à réunir tous les acteurs concernés, difficultés à mobiliser les particuliers, difficultés à trouver les financements pour traiter de vastes territoires.
L’Union des Maires sensibilisée aux difficultés des communes confrontées à ce fléau a décidé de se mobiliser à leurs côtés. Une réunion d’information sera organisée prochainement avec pour objectif de fournir aux maires une boîte à outils en partenariat avec FREDON Ile de France (association spécialisée dans la santé du végétal) et tous les acteurs concernés débouchant sur un véritable plan d’action.
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