Zones d’éducation prioritaire : Déshabiller Paul pour habiller Jacques
Madame la Ministre de l’Éducation nationale a publié la nouvelle carte de l’enseignement prioritaire validant le déclassement de nombre d’établissements. Une carte jugée inacceptable par l’ensemble des acteurs seine-et-marnais.
Même si le collège de Dammarie-les-Lys a pu être réintégré in extremis, il n’en demeure pas moins que pour le département de Seine-et-Marne, neuf établissements sont encore annoncés sortants: Château-Landon, Chelles, Émerainville, La Ferté-sous-Jouarre, Lizy-sur-Ourcq, Lorrez-le-Bocage, Nemours, Souppes-sur-Loing et Villiers-Saint-Georges.
Les réseaux d’aides passeront donc de 26 à 17 faisant de la Seine-et-Marne le département le plus touché.
Alors comment justifier une telle décision rejetée à juste titre par l’ensemble des acteurs concernés: élus, enseignants et parents d’élèves qui depuis plusieurs semaines expriment leur colère? Comment accepter de déshabiller Paul pour habiller Jacques?
Mise en place en 1983, les ZEP (zones d’éducation prioritaire) devenues REP (réseaux d’éducation prioritaire), avaient pour mission « de donner plus à ceux qui ont moins et relever le défi de la réussite des enfants défavorisés en faisant preuve à leur égard d’ambition et d’exigence »Que reste t’il aujourd’hui de cette belle ambition?
La décision prise par la ministre, de façon arbitraire, sans aucune concertation avec les élus locaux est, une fois de plus, l’affirmation de privilégier les départements de petite couronne très urbanisés au détriment de la grande couronne et plus particulièrement les zones rurales une fois de plus laissées pour compte.
Ces déclassements vont constituer un handicap pour tous ces établissements et pour les équipes enseignantes dont les actions menées pour soutenir les élèves en difficulté ont été rendues possibles par le classement en ZEP. Les moyens mis à leur disposition sont indispensables pour parvenir à la réussite scolaire des élèves d’autant que les écoles sectorisées pour un collège en ZEP bénéficient, elles aussi, de moyens supplémentaires qu’elles vont perdre.
Le département de Seine-et-Marne, le plus grand d’Ile-de-France avec une population jeune, ne peut accepter de se laisser spolier dans le seul but de favoriser ses voisins.
L’Union des Maires tient à apporter son soutien aux communes concernées qui ont mené des politiques volontaristes spécifiques pour accompagner les établissements et soutenir les familles. Communes qui doivent déjà assumer les nouveaux rythmes scolaires. Son président, Jean-Jacques BARBAUX a donc saisi madame la Ministre afin de lui demander de revenir sur ces suppressions arbitraires.
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